L’Homme et la moyenne montagne durant la Protohistoire dans le Massif central. Enquête en Limousin et en Haute-Auvergne

Florie-Anne AUXERRE-GÉRON (Doctorante, Université Toulouse Jean-Jaurès, TRACES - UMR 5608)

Thèse en cours (2015), débutée en octobre 2013 à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès, sous la direction de P.-Y. MILCENT (Université Toulouse-Jean-Jaurès, TRACES - UMR 5608) et F. SURMELY (CNRS, GEOLAB - UMR 6042)

Mots-clés : Âge du Bronze, Âge du Fer, Moyenne montagne, Centre de la France, Massif Central, Haute-Auvergne, Limousin, Analyse spatiale.

Problématiques

Plusieurs problématiques guident les recherches en cours, avec tout d’abord cette question : quels nouveaux éléments avons-nous pour appréhender les sociétés des âges du Bronze et du Fer et leur rapport à la moyenne montagne ? Concernant les tertres, vestiges majoritaires notamment dans le Cantal, des questions spécifiques, récurrentes maintenant depuis de nombreuses années, sont abordées dans ces travaux : quelles datations peut-on leur attribuer, quelles fonctions réelles et quelle place ont-ils dans le paysage ? Une grande importance est également donnée à l’étude des habitats de hauteur existants, ainsi que, si nécessaire, à l’étude ou la ré-étude du mobilier métallique (dépôt, découverte isolée). En plus d’une approche documentaire, tous ces aspects sont traités grâce à de multiples opérations de terrain (prospections au sol, relevés, sondages).

Ces nouvelles informations doivent permettre d´élargir les perspectives de recherche à l´ensemble des âges des métaux, âge du Bronze inclus. De plus, l´étude de ces zones de moyenne montagne doit permettre de proposer une approche plus nuancée et équilibrée des sociétés protohistoriques du Massif central, connues surtout par les sites de plaine.

Enfin, la problématique principale de ce travail de recherche est la question de l’occupation du sol et de l’interaction Homme/milieu, le contexte de moyenne montagne étant un paramètre essentiel : à quelles fins et comment a été utilisé cet espace montagnard ? Quelle évolution ont connue ces gestions ? Quelle articulation et quel lien ont existé entre ces hautes terres et les zones plus basses ? Les différents aspects matériels, tertres, habitats, mobiliers, mais aussi les études paléoenvironnementales, sont autant d’axes d’étude pour aborder ces questions, avec leurs différents apports et leurs limites. Ce sont donc divers points concernant l’occupation humaine qui sont abordés : ses caractéristiques (ampleur, activités, etc.), son impact sur le paysage, son évolution au cours des âges du Bronze et du Fer (continuité ou non), ses aspects culturels et leur répartition dans différentes fenêtres sélectionnées.

Zones géographiques concernées

Les zones d’étude sélectionnées comme cadre à ce travail de recherche se situent dans le nord-ouest du Massif Central français, zones qui ont l’avantage de présenter des conditions de conservation exceptionnelles, mais où l’activité et la recherche archéologiques sont globalement très modestes. Il s’agit en premier lieu d’une bonne partie de la Haute-Auvergne (Cantal). 153 communes sont concernées par l’étude : nous avons en effet choisi de traiter les communes principalement situées sur les monts du Cantal et ses planèzes (plateaux basaltiques), avec pour limite inférieure une altitude moyenne de 500 m environ (limite choisie comme passage aux hautes terres, en opposition aux basses terres, plaines et bassins). À noter que quelques communes du Nord-Ouest, bien que situées à de plus basses altitudes, sont également concernées, car limitrophes de la Corrèze. Pour le Limousin, est concerné essentiellement le Parc Naturel Régional de Millevaches. Il s’agit là également de communes situées à des altitudes moyennes de 500 m minimum, sur les plateaux de Millevaches, de Gentioux et de la Courtine. La Corrèze est le département le mieux représenté dans l’étude, avec 77 communes concernées. 36 communes pour la Creuse et 8 pour la Haute-Vienne complètent la zone d’étude limousine. Cette aire d’étude est vaste, c’est pourquoi nous ciblons des « fenêtres » dans chaque région, ce qui permet une définition plus fine pour certaines analyses, notamment cartographiques.