Approche ethnoarchéologique et diachronique des stèles funéraires dites « Pierres à cerfs » de Tsatsiin-Ereg (Arkhangaï, Mongolie)
Clémence BREUIL (Doctorante, Université de Toulouse - Jean Jaurès, TRACES – UMR 5608)
Thèse en cours, débutée en 2012 à l’Université de Toulouse - Jean Jaurès, sous la direction de B. ARMBRUSTER (CNRS, TRACES - UMR 5608) et J. MAGAIL (Musée d’anthropologie préhistorique de Monaco, TRACES - UMR 5608)
Mots-clés : Mongolie, Âge du Bronze, Âge du Fer, Pierres à cerfs, Mégalithisme, Funéraire, Gravures, Nomadisme, Art asiatique.
Cette thèse, sous la direction de Barbara Armbruster et Jérôme Magail, fait partie intégrante des recherches de terrain effectuées par la mission archéologique conjointe Monaco-Mongolie, créée en 2006 et codirigée par D. Tseveendorj et J. Magail. Mon sujet d’étude porte sur les stèles funéraires dites « pierres à cerfs » en raison des gravures de cervidés qui ornent ces stèles, datant des âges des métaux.
Près de 800 stèles ont été répertoriées en Mongolie par l’Académie des Sciences d’Oulan-Bator, dont plus d’une centaine uniquement sur le site de Tsatsiin-Ereg dans l’Arkhangaï, grâce à la mission Monaco-Mongolie. Cette nécropole offre la plus grande concentration de pierres à cerfs du pays et, par conséquent, un parfait échantillon pour mes travaux.
Aucune étude approfondie n’avait jusqu’alors été réalisée sur les pierres à cerfs, souvent mises au second plan face aux imposants espaces funéraires auxquels elles sont associées.
Les trois grands axes de ma thèse concernent :
• Le recensement des pierres à cerfs et leur position en contexte funéraire,
• Les chaines opératoires de réalisation et d’érection des stèles,
• L’étude et l’interprétation de la variabilité de cette production.
Tout d’abord, le rassemblement des rapports de mission, effectués par différents pays, a permis de constituer une première base de données d’environ 200 stèles sur les 800 décomptées. En effet, seules ces 200 stèles ont été décrites et localisées par des données GPS. Cette première base de données va permettre d’interpréter les récurrences iconographiques sur des pierres à cerfs espacées de plusieurs milliers de kilomètres afin de dégager ou non des associations.
La seconde base de données concerne un échantillon d’une quinzaine de stèles provenant du site de Tsatsiin-Ereg choisie pour leur proximité, leur lisibilité et la présence de traces de réalisation. Un protocole pointu sera appliqué sur cet échantillon afin d’émettre des hypothèses sur les chaines opératoires de fabrication des pierres à cerfs. Ce protocole comporte, entre autres, des photographies et macrophotographies ainsi que des prises d’empreintes, pour chaque gravure et chaque détail. Des expérimentations de gravure seront réalisées avec différents outils et techniques dans le but de tester les différentes hypothèses issues de l’étude de ces 15 stèles.
Enfin, les résultats obtenus, mais aussi la reprise des datations relatives, devraient aider à comprendre et interpréter l’ensemble de cette production.