Espaces et sociétés protohistoriques en Basse-Auvergne (XXIIe – Ve siècles av. J.-C.) : Une approche de l’organisation territoriale à l’âge du Bronze et au premier âge du Fer
Florian COUDERC (Doctorant, Université Toulouse Jean Jaurès, TRACES - UMR 5608)
Projet de thèse préparé à l’université de Toulouse - Jean Jaurès sous la direction de P.-Y. Milcent (MCF HDR, Université de Toulouse - Jean Jaurès, TRACES-UMR 5608)
Mots-clés : Âge du Bronze, Premier Âge du Fer, Centre de la France, Puy-de-Dôme, Basse-Auvergne, Territoire, Occupation du sol, Paléoenvironnement, Analyse spatiale.
Le lien important entre les sociétés et leur environnement n’est plus à démontrer aujourd’hui. L’organisation d’un territoire, qui est un espace organisé et transformé, réunissant des groupes d’individus, répond à des logiques qui peuvent être d’ordre culturel, politique, économique, environnemental ou encore symbolique. Grâce au développement de recherches ayant trait à cette thématique, plusieurs modèles d’organisation territoriale ont été proposés, mais ils restent bien souvent isolés, faute d’éléments de comparaison et de travaux de synthèse à l’échelle macro-régionale et nationale. L’objectif de cette thèse sera de cerner l’évolution des territoires en Basse-Auvergne, durant les trois périodes de l’âge du Bronze ainsi qu’au premier âge du Fer, tenter de les modéliser et d’en comprendre les mécanismes. Pour cela, il sera nécessaire de coupler l’approche archéologique à une approche géographique et environnementale.
Ce travail de recherche traite de la Basse-Auvergne et plus précisément de la Limagne des buttes et du sud de la Grande Limagne auvergnate, entre Issoire et Aigueperse, ainsi qu’entre la chaîne des Puys à l’ouest et les contreforts du parc naturel du Livradois-Forez à l’est. Le choix de ce secteur s’explique par la très forte densité de vestiges relatifs à l’âge du Bronze et à l’âge du Fer (plusieurs centaines d’entités archéologiques), ce qui en fait d’ailleurs l’une des régions les plus riches en termes de sites protohistoriques en France. Ce secteur regroupe également des unités paysagères très variées qui permettent d’appréhender une multitude de formes d’occupation différentes (plaine, hauteur, montagne, versants, bord de cours d’eau…). Ces paysages offrent aussi différents supports propices au développement d’une économie complexe (agriculture, pastoralisme, exploitation minière, échanges…), déjà effective durant la Protohistoire.
L’intérêt de ce projet est de pouvoir aborder les sociétés de l’âge du Bronze et du Premier âge du Fer au travers de méthodes et approches novatrices. L’analyse spatiale et territoriale cerne d’autres aspects de ces populations, difficilement perceptibles par l’étude du mobilier et des aménagements. Ce type d’analyse permet d’approcher la conception qu’avaient ces populations de leur environnement et de la manière dont ils l’organisaient. Cette conception est directement liée à la structuration d’une société, influencée par la politique, l’économie ou les contraintes environnementales. Une réflexion globale sur le territoire de la Basse-Auvergne permettra de corréler les différents sites et tenter d’en cerner l’organisation. Cette étude prendra en compte un ensemble de faits, matériels et immatériels, liés entre eux par des relations imperceptibles à l’échelle d’un site unique. C’est pour cela que cette étude nécessite une méthode d’approche fine et structurée, afin d’englober ces différents aspects des sociétés protohistoriques.