Le petit mobilier en terre cuite en contexte d’habitat rural du Bronze final à la fin de l’âge du Fer en Champagne-Ardenne
Recherche collective (ARC)
Coordinateurs : Bastien DUBUIS et Vincent RIQUIER (Inrap)
Participants : Alexandre MONNIER et Marion SAUREL (Inrap)
Mots-clés : Bronze final, Âge du Fer, Artisanat textile, instruments du foyer, Métallurgie, Parure, Céramique, Est de la France.
Le projet porte sur l’analyse typologique et technologique du matériel en terre cuite en Champagne-Ardenne, du Bronze final à la fin de l’âge du Fer, en contexte d’habitat rural. Ce type de mobilier revêt différentes formes : pesons, tores, croissants d’argile, moyeu de dérouloir à bobines, fusaïoles, chenets, plaques foyères, bracelets, perles, disques, moules, figurines, etc. La diversité du mobilier recensé permet d’appréhender plusieurs domaines fonctionnels, tels que l’artisanat (notamment des métaux et du textile), le personnel (à travers la parure) et le domestique (accessoires liés à l’éclairage et au chauffage, instruments du foyer).
Ce projet naît d’un double constat : la présence récurrente de matériel en terre cuite (hors vaisselier) sur les occupations rurales protohistoriques fouillées dans le cadre de l’archéologie préventive, et les lacunes dont il fait l’objet en matière d’identification et d’étude. Souvent, l’identification même de tels objets fait défaut quand il y a abondance de torchis et que les moyens de l’opération ne permettent pas un tri minutieux de ces restes et des remontages. Il arrive encore trop souvent que de nombreux objets fragmentaires soient confondus et mélangés avec d’autres catégories fonctionnelles de matériel (terre crue architecturale et vaisselle céramique notamment). Si ceux qui parviennent dans les lots de « céramique » sont souvent sauvés de la disparition par le biais d’une mention ponctuelle, ceux noyés dans la masse informe des restes de torchis retournent à la poussière des dépôts de l’État, sans autre forme de procès.
Comme en témoignent le corpus régional saisi dans les enquêtes nationales de l’Inrap (AEN), le nombre de sites archéologiques fouillés en Champagne-Ardenne pour l’âge du Bronze et les âges du Fer a considérablement augmenté. Cette forte croissance donne matière à dépasser le simple stade de la collecte, mais surtout à proposer des séries de référence, encore inespérées il y a une décennie.
La vitesse d’accumulation de ces données, comme dans d’autres domaines de la Protohistoire, confère par ailleurs un statut d’urgence à ce type de projet, centré sur un pan de la culture matérielle.
À terme, ce projet vise à mieux définir les champs d’utilisation de la terre cuite (en dehors de la vaisselle) dans le quotidien des sociétés rurales protohistoriques régionales. Nous espérons qu’il participera également à mieux caractériser ses évolutions typochronologiques, ainsi qu’à délimiter l’emprise géographique et la diffusion des types de mobilier en terre cuite