La transition du IIIe au IIe millénaire au regard des productions céramiques du Campaniforme et du Bronze ancien en Bretagne et Pays de la Loire
Quentin FAVREL (Université de Rennes 2, Laboratoire d’Archéologie et d’Histoire Merlat, CReAAH - UMR 6566)
Master 2, soutenu en 2014 à l’Université de Nantes et Master 2 en cours à l’Université de Rennes 2, sous la direction de S. BOULUD-GAZO (Université de Nantes, CReAAH UMR 6566) et T. NICOLAS (INRAP Grand-Ouest/Trajectoires UMR 8215)
Mots-clés : Néolithique, Campaniforme, Céramique, Bronze ancien, Ouest de la France, Façade atlantique, Habitat.
L’objectif de nos travaux consiste à séquencer la fin du IIIe et le début du IIe millénaire par la réalisation d’une typochronologie portant sur le mobilier céramique. Jusqu’à présent, l’absence de contexte de découverte fiable ne permettait pas de cerner l’évolution de la culture campaniforme et ses rapports avec les cultures du Néolithique final armoricain ou du Bronze ancien dans l’ouest de la France.
Nous avons premièrement réactualisé l’inventaire des sites campaniformes, puis évalué les contextes de découverte du mobilier archéologique et décompté la céramique. En parallèle, nous avons effectué un inventaire des datations radiocarbones existantes, ainsi qu’un tri permettant de conserver uniquement celles qui s’avéraient suffisamment fiables.
Dans un second temps, nous avons sérié le mobilier céramique situé en contexte fiable. Le corpus de notre étude comporte un total de 740 individus, issus de 48 sites et répartis en 57 lots. Parmi eux, 60 types céramiques ont pu être définis, présents au minimum à deux reprises. Il s’agit de formes et de décors comme les gobelets de type maritime ou de céramiques communes comme les différents exemplaires de vases à cordon. À l’issue des sériations, quatre ensembles céramiques sont mis en évidence. Une comparaison avec les datations radiocarbones disponibles suppose que les trois derniers ensembles se succèdent chronologiquement. Le premier ensemble ne dispose pas de suffisamment de datations radiocarbones, et peut donc potentiellement être contemporain du second ensemble céramique.
Les données lacunaires ne nous ont donc pas permis de travailler sur la première étape du Campaniforme. En revanche, la seconde et la troisième phase, correspondant respectivement aux deux premiers et au troisième ensemble céramique, ont pu être situées entre 2400 et 2200 av. J.-C ainsi qu’entre 2200 et 2050 av. J.-C. Le dernier ensemble correspond à une céramique commune qui n’a plus aucun lien avec le Campaniforme, et qui commence vers 2050 pour se terminer au plus tôt vers 1900, date à partir de laquelle nous avons stoppé l’intégration de nos données.
Suite à ces travaux, qui ont permis la définition d’un cadre chronologique précis, nous envisageons de travailler sur les dynamiques culturelles du Campaniforme dans le Grand ouest. L’étude de la répartition des formes, des décors et des techniques décoratives doit permettre, à terme, de cerner plusieurs ensembles géographiques distincts pour les différentes étapes de développement du phénomène campaniforme.