Approches archéométriques des sociétés insulaires armoricaines par le mobilier céramique, du Néolithique à l’époque romaine

Benjamin GEHRES (Doctorant, Université de Rennes 2, Laboratoire d’Archéologie et d’Histoire Merlat, CReAAH - UMR 6566)

Thèse en cours (2015), débutée en 2011 à l’Université de Rennes 2, sous la direction de M. TUFFREAU-LIBRE (CNRS, LAHM - UMR 6566) et G. QUERRÉ (MCC, CReAAH - UMR 6566)

Mots-clés : Analyse chimique, Céramique, Néolithique, Campaniforme, Âge du Bronze, Âge du Fer, Antiquité, Ouest de la France, Bretagne, Insularité, Technologie, Production, Échange.

Ce travail propose d’appréhender l’évolution des productions céramiques et des échanges entre les îles bretonnes/anglo-normandes et le continent, depuis l’arrivée des premiers agriculteurs à la colonisation romaine de la Bretagne.

Les données obtenues au travers d’approches archéométriques du mobilier céramique seront remises en perspective dans une réflexion plus large sur le statut des sites littoraux et insulaires : sont-ils des centres de productions ou des occupations périphériques dépendantes de centres plus continentaux ? Pour aborder cette problématique, les études ont été réalisées à plusieurs niveaux :
- un échantillonnage des poteries selon leurs âges, leurs formes et leurs pâtes.
- une étude pétrographique au microscope polarisant et par diffraction des rayons X des inclusions présentes dans les céramiques.
- des analyses chimiques globales par spectrométrie de fluorescence X (P-XRF).
- des analyses chimiques ponctuelles de minéraux dans les céramiques (LA-ICP-MS).

Le cadre chronologique permet de suivre l’évolution des caractéristiques des céramiques (technologique et pétrographique) ainsi que des lieux d’approvisionnements et de productions (apparition d’atelier, utilisation préférentielle de gîtes d’argile…).

Plusieurs corpus de céramiques de sites insulaires et continentaux de l’âge du Bronze ont ainsi été étudiés afin de mieux comprendre les échanges qui ont pu avoir lieu en Bretagne à cette période. Nous avons notamment travaillé sur les poteries du site de Mez Notariou sur l’île d’Ouessant (Finistère), sur plusieurs vases morbihannais, provenant de Belle-Île-en-Mer et de Hoëdic, mais aussi de céramiques provenant de l’occupation protohistorique de l’archipel des Glénan (Finistère).

Nous avons ainsi pu mettre en évidence l’utilisation de matières premières encore inconnues pour cette période, questionnant ainsi l’existence de préateliers de production de céramiques, les ateliers n’apparaissant en Bretagne qu’avec l’arrivée de nouvelles technologies comme le tour de potier au second âge du Fer.